lundi 5 mai 2025

Pierre Grelier de Vieillevigne à Nantes

 

Pierre Grelier, un Vieillevignois méconnu.

    La commune de Vieillevigne compte peu de ressortissants ayant marqué l’histoire. Les plus connus d’entre eux, sont Stanislas Baudry (1777-1830), génial découvreur du concept de l’omnibus et Armand Guéraud (1824-1861), figure incontournable de la culture régionale. L’ultra montaniste, Monseigneur Alcime Gouraud (1856-1928), le plus haut dignitaire ecclésiastique du bataillon clérical vieillevignois et Gabriel-Esprit Vrignaud (1758-1793), éphémère capitaine de la division royaliste de Vieillevigne, sont plus célébrés que leur compatriote Pierre Grelier (1754-1829). Ce dernier, méconnu autant à Vieillevigne qu’à Nantes où il deviendra un homme incontournable pendant la Révolution française, mérite pourtant en raison de ses différentes qualités, littéraires, politiques et sociales, que l’on s’attarde sur sa biographie.

Né au village du Marchais en 1754, ce fils de tisserand, fait de brillantes études au collège de l’Oratoire à Nantes, où il est reçu maitre-es-arts et professeur. L’ingénieur-géographe Jean Baptiste Ogée, lui confie la rédaction de son « Dictionnaire historique et géographique de la province de Bretagne » qui paraît en 1778. La qualité de son travail, le conduit au poste d’archiviste de la ville de Nantes, de bibliothécaire de la chambre de commerce et en 1787 à la charge d’Inspecteur général de la Librairie de France. La Révolution balaye l’administration royale, mais ses compétences reconnues lui valent en 1790 le poste de secrétaire général de l’administration centrale du récent département de la Loire-Inférieure. Echappant aux luttes révolutionnaires intestines nantaises, il devient le procureur général syndic du département en juin 1795. C’est alors que s’exposant à tous les dangers, en octobre 1795, il se rend à Paris pour obtenir de la Convention, un subside conséquent (800 000 livres) pour ses concitoyens nantais en proie à la famine et aux spéculateurs. Il en est récompensé par son élection comme député au Conseil des Cinq-Cents (Directoire) fin 1795, dont il devient jusqu’en mai 1799, un des secrétaires, siégeant à l’aile gauche de cette assemblée. Opposé au coup d’état du 18 Brumaire, considéré comme anti-bonapartiste, sa carrière politique prend fin définitivement. On lui accorde cependant différentes charges administratives, comme directeur de l’Octroi de Nantes puis commissaire du département près de la Régie, enfin receveur des contributions directes. Plus soucieux du bien-être de ses concitoyens que de sa carrière personnelle, il conçoit différentes réformes, dont celle des octrois.

Sous le Premier Empire, Grelier se lance dans une nouvelle carrière, celle de l’horticulture et de la botanique. Propriétaire de terres et de vignes à Château-Thébaud, il s’exerce à l’agriculture. Il sera un des concepteurs du Jardin des Plantes à Nantes, mais aussi le premier nantais à créer une orangerie. Grâce aux développements de ses pépinières, il participe grandement à l’expansion nationale de différentes variétés d’arbustes exotiques comme le magnolia grandifolia, les différentes variétés nantaises du camélia, le pin de Riga, etc. Membre de la Société académique de Nantes, il en anime la section agriculture jusqu’à son décès, sans postérité, à Nantes en 1829. Pierre Grelier, attaché à l’amélioration du fonctionnement de sa ville et de l’Etat ainsi qu’à la qualité de vie de ses concitoyens, n’a pas renié ses idéaux républicains après sa mise à l’écart de 1799. Cet homme de conviction n’a pas cherché à s’enrichir lorsqu’il occupait des postes clef de l’administration révolutionnaire. Oubliée de notre histoire départementale, la vie de Pierre Grelier, homme de conviction, vaut d’être remise en mémoire. Sa biographie fait l’objet d’un développement plus important dans la revue le Marcheton numéro 22 paru en 2024.

Dominique Tétaud

Association généalogique des Marches Vieillevignoises

 

 

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