jeudi 27 décembre 2012

La Légion d'honneur d'Auguste Baudry en 1814



La première légion d’honneur vieillevignoise.

La légion d’honneur fut créée sous le Consulat par Napoléon BONAPARTE le 26 floréal An X (19 mai 1802). Le Premier Consul souhaitait la création d’un ordre national « qui soit le signe de la vertu, de l’honneur, de l’héroïsme, une distinction qui serve à la fois à la bravoure militaire et au mérite civil ». Le 14 juillet 1804 eut lieu la première remise.

Le premier vieillevignois à obtenir le titre de chevalier de la légion d’honneur s’appelle Auguste BAUDRY. Il naît dans le bourg de la commune le 8 mars 1788, fils du docteur en médecine Charles René Augustin BAUDRY et de Jeanne Marie THOMAS de la Coursaudière. Toute la bourgeoisie locale est présente à son baptême comme en témoignent les signatures de GOBIL, des GUERAUD ,des notaires DELAVAUGUYON et THOMAS. Son père, ancien chirurgien vieillevignois, vient d’obtenir son diplôme de docteur en médecine et s’est installé récemment à Machecoul pour y exercer son art. Sitôt la naissance d’Auguste, la famille déménage pour Machecoul où son demi-frère Stanislas BAUDRY est déjà collégien.

Mais la Révolution vient bousculer l’installation de cette famille dont le père s’affiche comme républicain. L’insurrection contre-révolutionnaire des « paydrets » le 10 mars 1793 précipite Charles René Augustin BAUDRY dans les geôles de la ville sous les ordres de SOUCHU. Machecoul libérée par les républicains, le docteur BAUDRY se réfugie à Nantes où Auguste va passer sa jeunesse.

A l’instar de son père qui va servir comme officier de santé dans l’armée de l’Ouest et de ses frères Stanislas, Prosper et Théophile qui vont s’engager dans les armées soit républicaines soit impériales, Auguste entre au 88ème régiment de ligne le 11 janvier 1807, en qualité d’enrôlé volontaire. Il prend part aux campagnes de 1808 à 1813 en Espagne où il est blessé à plusieurs reprises et fait prisonnier de guerre à la Redoute des Signaux le 10 novembre 1813.

Libéré, il rentre en France le 9 juin 1814 et prend part à la campagne de Belgique de 1815. Grâce à ses états de service, il est nommé chevalier de la légion d’honneur le 2 novembre 1814 en qualité de sergent major des grenadiers du 88ème régiment d’infanterie. Il devient ainsi le premier vieillevignois de naissance à obtenir la distinction suprême.

On perd alors toute trace de ce héros local. Puis il réapparaît dans la cité nantaise en 1851. Il arrive tout droit de Géorgie (Etats-Unis) pour régler la succession de sa sœur Henriette et de son frère Théophile dont il est pour parti héritier. Logé chez la fille de son demi-frère Stanislas BAUDRY, il profite de sa présence en France pour revendiquer son titre de chevalier de la légion d’honneur. Il devra prouver par acte de notoriété qu’il est bien le Auguste BAUDRY honoré le 2 novembre 1814. A cette époque de nombreux états-uniens usurpaient l’identité de français pour obtenir la fameuse reconnaissance nationale.

Auguste obtient ainsi la confirmation de son titre acquis et la médaille de Sainte-Hélène attribuée par Napoléon III à tous les survivants des armées de la République et de l’Empire. En décembre 1851, il repart en Amérique avec ses précieuses médailles. Mais d’où venait-il exactement ?

La Restauration de 1815 étant peu propice aux serviteurs de l’Empire, Auguste après un court passage chez son père devenu médecin à Herbignac, s’embarque pour les Etats-Unis. Il accoste probablement via les Caraïbes dans le port de Savannah en Géorgie. Puis il gagne rapidement la ville d’Augusta située dans le même Etat où il se marie en 1818 à Sophie Adèle TARDY qui donnera naissances à deux filles. Veuf, Auguste épouse Elisabeth OLIVER avec laquelle il n’aura pas d’enfant.

Devenu médecin, il va exercer comme « physician » à Augusta City jusqu’à sa mort le 18 août 1865. Il possédera jusqu’à seize esclaves noirs dans cette contrée sudiste. Auguste décède quelques mois après la fin de la Guerre de Sécession à laquelle vu son âge de 77 ans, il n’a pas pu participer directement. Dans quel camp se situait-il ? Avait-il gardé ses idées républicaines et rejoint les anti-esclavagistes ?

N’ayant pas eu de fils, son nom aurait pu disparaître, mais son petit-fils Augustus BAUDRY MOORE devint un juge célèbre de Savannah et fut le trésorier de l’Evéché. Grâce sans doute à la notoriété du grand-père et de ce juge, plusieurs générations vont garder la mémoire des BAUDRY en portant le nom de BAUDRY MOORE. De nos jours, des descendants de notre vieillevignois portent encore ce patronyme à Savannah et Augusta et l’un d’entre eux garde certainement dans un tiroir ou accrochées à un mur les décorations de leur ancêtre.

On sait que Marion BAUDRY MOORE en était la propriétaire en 1948 puisqu’elle sollicita la Grande Chancellerie pour obtenir un certificat d’authenticité. Il reste maintenant à prendre contact avec cette descendance pour mieux connaître l’histoire américaine de ce compatriote qui fut le premier de sa commune à recevoir les honneurs de la France moderne.

Dominique TETAUD
Association Généalogique des Marches Vieillevignoises.





dimanche 30 septembre 2012

Bibliographie de Pierre Gauthier





Bibliographie

des ouvrages publiés

              par Pierre GAUTHIER,

professeur honoraire à l’Université de NANTES.

 
- 1969. Enseignements linguistiques et historiques de la toponymie de Vouillé, Revue Internationale d’Onosmatique, 21e année, N° 3, septembre 1969, Editions d’Artrey, Paris.

- 1977. Toponymie de la côte vendéenne : cantons de Beauvoir-sur-Mer et de Challans, thèse pour le doctorat ès-lettres présentée à l’Université de Paris-Nord, 3 vol. 1.209 p., Lille : Atelier National de Reproduction des Thèses.

- 1979. Femmes et Mariage dans les chansons populaires de Loire-atlantique et Vendée, in Textes et Langages II, Femmes et Familles, de la loi à la chanson : convergences idéologiques, Université de Nantes, 1979.

- 1983. Du « Bon vieux temps » chez quelques écrivains régionalistes contemporains de l’Ouest (Poitou-Pays de Retz), in Textes et Langages IX, Fonction idéologique du passé, Université de Nantes.

- 1985. Toponymie et peuplement en Bas-Poitou aux époques anciennes (Préhistorique, Gallo-romaine et du Haut Moyen Age, XVI Congres internacional de linguistica filologia romaniques, Palma de Mallorca, Avril 1980, Actes Tome II, seccio I, Linguistica diacromica, dialectologia, Editorial Moll, Palma de Mallorca, 1985.

- 1989. Saint-Jean-de-Monts en quatre cents lieux-dits. Saint-jean-de-Monts : C.A.D.

- 1991. La Chronique d’un Vieux Paydret, textes d’Eloy GUITTENY en parler du Pays de Retz, présentés par Pierre Gauthier avec une grammaire et un glossaire. 79260 La Crèche : Geste Éditions, collection parlanjhe.

- 1991. Aspects théoriques et méthodologiques d’un ouvrage d’ensemble sur les Parles d’Oïl de l’Ouest et du Centre de la France, du Québec et de l’Acadie, Actes du Troisième Colloque International d’Augsbourg, mai 1991, Max Niemeyer Verlag, Tubingen 1993.

- 1993. Les Anthroponymes dans les Toponymes Gallo-romains du département de la Vienne (France), in Onomastik, Actes des 18es Internationalen Kongresses fur Namen forschung, avril 1993, Max Niemeyer Verlag, Tubingen 1999.

- 1995. FRANÇAIS de FRANCE et FRANÇAIS du CANADA, les parlers de l’Ouest de la France, du Québec et de l’Acadie, sous la direction de Pierre Gauthier et Thomas Lavoie. Lyon : Centre d’études linguistiques Jacques Goudet, série dialectologie 3.

- 1995. Les sriptae françaises VI. Saintonge, Poitou, in Lexikon der Romanistischen Linguistik, Max Niemeyer Verlag, Tubingen 1995.

- 1996. Noms de lieux du Poitou (Vienne, Deux-Sèvres, Vendée). Paris : Éditions Bonneton.

- 1996. Y a-t-il une continuité transfrontalière entre l’acadien et le poitevin-saintongeais, pages 17 à 31, in Langues d’Oïl transfrontalières, Colloque de Nivelles, octobre 1993, Lingua, Mic Romana, 1996.

- 1997. Le Poitevin-saintongeais dans les parlers québécois et acadiens : aspects phonétiques, Actes du Cinquième Colloque International de Belleme, Juin 1997, Max Niemeyer Verlag, Tubingen 2000.

- 1997. Notre parlanjhe aux Amériques, in Rimajhes, Culture et langues poitevines-saintongeaises, pages 7 à 10, N° 8, janvier 1997.

- 1998. Langues et parlers de Loire-Atlantique, Loire-Atlantique au confluent du rêve et de la réalité, pages 163 à 174, Encyclopédie Bonneton, Editions Bonneton.

- 1998. Contribution de la Toponymie à l’Histoire du Poitou gallo-romain, in Onomastique et Histoire, Onomastique Littéraire, Publications de l’Université de Provence, 1998.

- 2002. ROLEA, recueil de textes anonymes en poitevin du XVII ème siècle, avec introduction, traduction et notes par Pierre Gauthier, d’après l’édition de 1660, 79260 La Crèche : Geste éditions.

- 2002. Le Vocabulaire juridique et judiciaire de deux recueils poitevins, La Gente Poitevinerie (1572) et le Rolea (1660), pages 49 à 55, in Dialectologie et Toponymie, Actes du 8ème colloque de dialectologie et littérature du domaine d’Oïl occidental, Université d’Avignon, Juin 2002, CECAV.

- 2002. Ecrire et parler poitevin-saintongeais du XVIe à nos jours, en coopération avec Liliane Jagueneau, Parlanjhe Vivant, Geste éditions.

- 2003. La langue régionale et la littérature de langue poitevine, Vendée, pages 171 à 197, Encyclopédie Bonneton, Editions Bonneton.

- 2003. Contribution de la toponymie à la manifestation de l’identité poitevine. Aspects phonétiques, in A l’Ouest d’Oïl, des Mots et des Choses, Presse Universitaire de Caen, 2003 pages 43 à 53, et in Cahiers de Sociolinguistique N° 2-3 – Vitalité des Parlers de l’Ouest et du Canada francophone, Presse Universitaire de Rennes.

- 2009. Aperçus sur l’anthroponymie poitevine au XIIIe siècle d’après cinquante chartes et documents de l’ancien arrondissement de Loudun (Vienne), Nouvelle Revue d’Onosmastique N° 51.

Les préfaces des livres suivants
-         Dictionnaire patois du canton de Blain de Louis Bizeul, revu par Pierre Brasseur ;
-         Arbres et Lieux de Poitou, Charentes et Vendée, de Joseph Chauveau.