Biographie de Stanislas-Marie
Delavauguyon, officier de santé.
Stanislas-Marie Delavauguyon
le quatrième
et dernier fils du notaire Luc-Antoine-Valentin et de Magdelaine Héroux,
choisit comme son frère aîné la carrière de chirurgien. Il naît le 25 septembre
1795 à Vieillevigne (Loire-Atlantique) qui retrouve peu à peu la tranquillité
après les terribles années de guerre civile de 1793 et 1794. Se destinant à une
carrière médicale, à partir de 1813, il passe quinze mois à l'hôpital civil et
militaire de Nantes comme étudiant.
Tiré au sort lors de la conscription, le 26
octobre 1813, il sollicite une place de chirurgien sous-aide dans les armées de
l'Empereur. Il obtient l'appui du préfet de Loire-Inférieure qui fait valoir
les nombreux services rendus à l'Empire par son père, maire de la commune de
Vieillevigne. Le préfet bloque son départ aux armées en attendant un avis
favorable à cette demande de poste dans le service de santé des armées. Sans
cela, Stanislas-Marie aurait dû intégrer un bataillon comme homme de troupe. Le
docteur Darbefeuille chirurgien en chef de l'hôpital de Nantes lui apporte
aussi son soutien : "Mr De
Lavauguyon a toujours montré le plus grand désir de s'instruire, sa conduite et
ses moeurs l'ont fait distinguer honorablement parmi ses condisciples".
Le 18 mars 1814, les professeurs des cours d'instruction médicale établis à
l'Hôtel-Dieu de Nantes (Blin, Richard de la Vergne, Lafond, Cochard et
Darbefeuille) lui accordent le certificat suivant : "M. Stanislas Marie De la Vauguyon élève de cet hôpital est un de
ceux qu s'est fait le plus distinguer par la bonne conduite, son application et
son aptitude aux leçons des professeurs et au service des malades ; qu'il joint
à des dispositions très marquées pour le genre d'études auquel il s'est livré,
un esprit sage beaucoup de zèle et une ardeur infatigable à s'instruire. Nous
ne doutons point qu'il ne puisse être employé très utilement dans les hôpitaux
militaires ou dans les ambulances de l'armée".
Le 21 mars 1814, le ministre
directeur de l'Administration de la Guerre le nomme chirurgien sous-aide aux
hôpitaux militaires de Tours. Mais le 11 avril, le traité de Fontainebleau met
fin à l'Empire et expédie Napoléon à l'Ile d'Elbe. La démobilisation renvoie
Stanislas à ses études nantaises après une courte période militaire.
En 1816, Stanislas-Marie est
toujours élève en médecine. Il est reçu officier de santé à Nantes en 1817. Puis, il vient s’installer à
Vieillevigne comme "chirurgien",
titre que la population locale continue d'attribuer aux officiers de santé.
En 1821, le maire de Vieillevigne fait remarquer à l’administration du bureau de
l’Intérieur, l’oubli de celui-ci sur la liste des médecins et officiers de
santé ayant droit d’exercer dans la commune. L’erreur sera rectifiée par un additif
au tableau de la liste supplémentaire qui paraîtra fin 1821. Stanislas est chargé des
vaccinations contre la variole. Mais entre le 27 juillet et le 31 décembre
1821, seuls sept enfants de Vieillevigne et de Mormaison bénéficient de la
vaccine, en raison semble-t-il du défaut d’informations des familles quant aux
dates de permanences. C’est pourquoi le 16 avril 1822, il sollicite le maire Le
Maignan, ennemi politique de la famille, pour qu’il suggère au curé de la paroisse
d’annoncer au prône de la messe, les dates des jours de vaccination.
Il quitte Vieillevigne et après quelques années
passées aux Sorinières (alors village de la commune de Vertou) puis à Nantes,
comme chirurgien, rue des Chapeliers dans le troisième canton (1828, 1829) il
choisit de s’installer à la Haie-Fouassière pour y exercer son art. Alors qu’il
est âgé et bien que n’étant qu’officier de santé, il adhère dès 1861 à la jeune
Association Générale des Médecins de France,
qui veut proposer la parution d’articles sur l’évolution de la médecine et
souhaite mutualiser le corps médical.
Comme son père et son frère
Constant, Stanislas devient élu municipal. Maire provisoire de la
Haie-Fouassière depuis le mois de mars 1834, il est nommé officiellement le 14
novembre 1834 et jure fidélité au Roi des Français et obéissance à la Charte
Constitutionnelle. Il démissionne en août 1840 laissant la fonction à Jean Gabory. Il ne quitte pas le Conseil
municipal et occupe le poste de secrétaire lors des délibérations. Le 8
septembre 1844, il réintègre la fonction de maire pour la conserver jusqu’au 9
octobre 1848. Début 1848, Louis-Philippe démissionne permettant la création de
la Seconde République. Stanislas doit alors affronter la fronde d’une grande
partie de ses conseillers qui refusent de siéger lors des séances municipales.
Le 16 mars, avec les trois conseillers restants, il démissionne les huit
récalcitrants nostalgiques de la Royauté. Nommé maire par intérim, c’est lui
qui le 9 octobre 1848, « au nom de la République Française, des
Liberté, Egalité et Fraternité », installe le nouveau maire républicain
André Giraud. Il reprend alors ses fonctions de secrétaire du conseil qu’il va
régulièrement occuper jusqu’à son décès, cumulant trente-cinq années au service
de sa commune, de la Monarchie Constitutionnelle au Second Empire.
A la Haie-Fouassière, il demeure
dans son manoir du XVIe siècle au Patisseau où il meurt le 11 juin 1869,
âgé de 73 ans. Par son mariage le 7 février 1822 à Nantes avec Félicité Désirée
Mesnil fille d’un négociant nantais, Stanislas va assurer seul la descendance
de la branche vieillevignoise. Parmi les témoins de son mariage, on remarque Roumain
du Plessis. Six enfants naîtront de cette union entre 1822 et 1834 :
1.
Constant Félix Stanislas : 19/11/1822 – 16/01/1865,
2.
Jean Baptiste Antoine Alfred : 18/08/1824 – 15/12/1888,
3.
Louise Anne Félicité Eudoxie : 16/01/1826 - ?,
4.
Amélie Zoé : 04/07/1828 - 1896,
5.
Félicité Pauline : 22/06/1829 – 13/05/1830,
6.
Claire Joséphine : 11/11/1834 – 28/10/1903.
Stanislas Marie Delavauguyon apparaît être comme son
père, un homme discret. Dévoué à ses patients comme à ses concitoyens, il est
ouvert au progrès de la science et de la société, sans esprit d’animosité ni de
préséance. Qualifié comme son frère Constant par ses amis Guéraud, de « bon
patriote », il s’accommode des différents régimes politiques que l’histoire
va lui imposer.