jeudi 1 mai 2014

Biographie de Stanislas-Marie Delavauguyon, officier de santé



         Biographie de Stanislas-Marie Delavauguyon, officier de santé.

            Stanislas-Marie Delavauguyon le quatrième et dernier fils du notaire Luc-Antoine-Valentin et de Magdelaine Héroux, choisit comme son frère aîné la carrière de chirurgien. Il naît le 25 septembre 1795 à Vieillevigne (Loire-Atlantique) qui retrouve peu à peu la tranquillité après les terribles années de guerre civile de 1793 et 1794. Se destinant à une carrière médicale, à partir de 1813, il passe quinze mois à l'hôpital civil et militaire de Nantes comme étudiant. 

             Tiré au sort lors de la conscription, le 26 octobre 1813, il sollicite une place de chirurgien sous-aide dans les armées de l'Empereur. Il obtient l'appui du préfet de Loire-Inférieure qui fait valoir les nombreux services rendus à l'Empire par son père, maire de la commune de Vieillevigne. Le préfet bloque son départ aux armées en attendant un avis favorable à cette demande de poste dans le service de santé des armées. Sans cela, Stanislas-Marie aurait dû intégrer un bataillon comme homme de troupe. Le docteur Darbefeuille chirurgien en chef de l'hôpital de Nantes lui apporte aussi son soutien : "Mr De Lavauguyon a toujours montré le plus grand désir de s'instruire, sa conduite et ses moeurs l'ont fait distinguer honorablement parmi ses condisciples". Le 18 mars 1814, les professeurs des cours d'instruction médicale établis à l'Hôtel-Dieu de Nantes (Blin, Richard de la Vergne, Lafond, Cochard et Darbefeuille) lui accordent le certificat suivant : "M. Stanislas Marie De la Vauguyon élève de cet hôpital est un de ceux qu s'est fait le plus distinguer par la bonne conduite, son application et son aptitude aux leçons des professeurs et au service des malades ; qu'il joint à des dispositions très marquées pour le genre d'études auquel il s'est livré, un esprit sage beaucoup de zèle et une ardeur infatigable à s'instruire. Nous ne doutons point qu'il ne puisse être employé très utilement dans les hôpitaux militaires ou dans les ambulances de l'armée".

            Le 21 mars 1814, le ministre directeur de l'Administration de la Guerre le nomme chirurgien sous-aide aux hôpitaux militaires de Tours. Mais le 11 avril, le traité de Fontainebleau met fin à l'Empire et expédie Napoléon à l'Ile d'Elbe. La démobilisation renvoie Stanislas à ses études nantaises après une courte période militaire.

            En 1816, Stanislas-Marie est toujours élève en médecine. Il est reçu officier de santé à Nantes en 1817. Puis, il vient s’installer à Vieillevigne comme "chirurgien", titre que la population locale continue d'attribuer aux officiers de santé. En 1821, le maire de Vieillevigne fait remarquer à l’administration du bureau de l’Intérieur, l’oubli de celui-ci sur la liste des médecins et officiers de santé ayant droit d’exercer dans la commune. L’erreur sera rectifiée par un additif au tableau de la liste supplémentaire qui paraîtra fin 1821. Stanislas est chargé des vaccinations contre la variole. Mais entre le 27 juillet et le 31 décembre 1821, seuls sept enfants de Vieillevigne et de Mormaison bénéficient de la vaccine, en raison semble-t-il du défaut d’informations des familles quant aux dates de permanences. C’est pourquoi le 16 avril 1822, il sollicite le maire Le Maignan, ennemi politique de la famille, pour qu’il suggère au curé de la paroisse d’annoncer au prône de la messe, les dates des jours de vaccination.

                Il quitte Vieillevigne et après quelques années passées aux Sorinières (alors village de la commune de Vertou) puis à Nantes, comme chirurgien, rue des Chapeliers dans le troisième canton (1828, 1829) il choisit de s’installer à la Haie-Fouassière pour y exercer son art. Alors qu’il est âgé et bien que n’étant qu’officier de santé, il adhère dès 1861 à la jeune Association Générale des Médecins de France, qui veut proposer la parution d’articles sur l’évolution de la médecine et souhaite mutualiser le corps médical.

            Comme son père et son frère Constant, Stanislas devient élu municipal. Maire provisoire de la Haie-Fouassière depuis le mois de mars 1834, il est nommé officiellement le 14 novembre 1834 et jure fidélité au Roi des Français et obéissance à la Charte Constitutionnelle. Il démissionne en août 1840 laissant la fonction à Jean Gabory. Il ne quitte pas le Conseil municipal et occupe le poste de secrétaire lors des délibérations. Le 8 septembre 1844, il réintègre la fonction de maire pour la conserver jusqu’au 9 octobre 1848. Début 1848, Louis-Philippe démissionne permettant la création de la Seconde République. Stanislas doit alors affronter la fronde d’une grande partie de ses conseillers qui refusent de siéger lors des séances municipales. Le 16 mars, avec les trois conseillers restants, il démissionne les huit récalcitrants nostalgiques de la Royauté. Nommé maire par intérim, c’est lui qui le 9 octobre 1848, « au nom de la République Française, des Liberté, Egalité et Fraternité », installe le nouveau maire républicain André Giraud. Il reprend alors ses fonctions de secrétaire du conseil qu’il va régulièrement occuper jusqu’à son décès, cumulant trente-cinq années au service de sa commune, de la Monarchie Constitutionnelle au Second Empire.

            A la Haie-Fouassière, il demeure dans son manoir du XVIe siècle au Patisseau où il meurt le 11 juin 1869, âgé de 73 ans. Par son mariage le 7 février 1822 à Nantes avec Félicité Désirée Mesnil fille d’un négociant nantais, Stanislas va assurer seul la descendance de la branche vieillevignoise. Parmi les témoins de son mariage, on remarque Roumain du Plessis. Six enfants naîtront de cette union entre 1822 et 1834 :
1. Constant Félix Stanislas : 19/11/1822 – 16/01/1865,
2. Jean Baptiste Antoine Alfred : 18/08/1824 – 15/12/1888,
3. Louise Anne Félicité Eudoxie : 16/01/1826 - ?,
4. Amélie Zoé : 04/07/1828 - 1896,
5. Félicité Pauline : 22/06/1829 – 13/05/1830,
6. Claire Joséphine : 11/11/1834 – 28/10/1903.

            Stanislas Marie Delavauguyon apparaît être comme son père, un homme discret. Dévoué à ses patients comme à ses concitoyens, il est ouvert au progrès de la science et de la société, sans esprit d’animosité ni de préséance. Qualifié comme son frère Constant par ses amis Guéraud, de « bon patriote », il s’accommode des différents régimes politiques que l’histoire va lui imposer.